Le fil que produit l’araignée pour fabriquer sa toile suscite un grand intérêt dans le domaine des matériaux. Encore une fois, les biologistes et ingénieurs réalisent que les inventions humaines sont des dizaines de fois sous optimales à leurs équivalents que l’on retrouve dans le monde vivant. C’est pourquoi un projet conjoint impliquant l’armée américaine et une firme de biotechnologie, Nexia, a permis d’annoncer la réussite des premières imitations de ce matériau.
De quoi faire rêver
Le fil d’araignée est une « nanofibre » de haute performance. Ce fil qui est d’une épaisseur 10 fois plus petite qu’un cheveu peut arrêter une abeille voyageant à 20 milles à l’heure sans se rompre.
Le matériau composant le fil d’araignée est 5 fois plus solide que l’acier (à poids égal) et il est du même coup flexible ! Non polluant autant pour sa fabrication que sa dégradation, ce matériel fait rêver toute l’industrie des matériaux.
Un rapport de la revue Science de janvier 2002 affirmait :
La soie d’araignée est plus solide que le kevlar et plus extensible que le nylon, une combinaison de propriétés j’avais vue dans aucune autre fibre. Une merveille
L’araignée produit cette soie mais elle doit aussi l’excréter de façon synchronisée pour la fabrication de la toile. Sur l’abdomen de l’araignée se trouve plusieurs fois un organe multi-poreux (spinneret) qui excrète la matière lorsque l’araignée active les muscles de cette région. (voir photo : http://www.astrographics.com/GalleryPrintsIndex/GP2017.html)
Aussi, la confection de la toile de l’araignée est une merveille en soit. Un article de National Geographic d’août 2001 rapportait ceci :
Vous avez essentiellement un animal aveugle avec un système nerveux limité qui construit une structure compliquée dans un environnement imprédictible. L’araignée fait ce qui serait pour l’humain des calculs très complexes : Combien est grand l’espace ouvert ? Combien de soie est-ce que j’ai ? Combien de point d’attachement sont disponibles ? Les araignées ne sont pas des petits automates faisait faisant la même chose encore et encore. Elles sont flexibles. Et elles ne sont pas stupidement flexibles, elles sont intelligemment flexible.
Est-il possible qu’une araignée un jour ait vu soudainement apparaître sous son abdomen de la soie et que du même coup tout son système nerveux se soit synchronisé pour produire ce matériau technologiquement très avancé juste au bon moment et pour construire, sans savoir pourquoi, une toile !? Une araignée ne « sait pas » qu’une toile va lui procurer son moyen de survivre. Elle le fait par instinct génétique, c’est-à-dire que cet instinct est programmé dans ses gènes.
En conclusion, il doit y avoir les gènes qui produisent la soie d’araignée ; une tâche qu'un ingénieur actuel ne pourrait pas égaler. Au même moment, il doit y avoir les gènes qui induisent la production des organes très complexes qui permettrent l’excrétion du liquide et sa réorganisation moléculaire qui produit le puissant fil d’araignée. Pour finir, l’araignée doit avoir l’instinct génétique qui lui permet de résoudre plusieurs problèmes complexes pour fabriquer sa toile.
Tout ça du même coup. Ce n’est pas difficile de croire qu’un créateur intelligent existe quand on considère que des centaines d’ingénieurs n’ont pas assez de connaissance et d’intelligence pour arriver à seulement 10% des résultats que des petites bestioles produisent. Par contre, croire que ces nombreux mécanismes génétiques sont apparus simultanément, en synchronisation, par le concours du hasard est à mon avis inqualifiable, mais j’utiliserais l’expression la plus polie : une pure folie.
Source : “Mammalian Cells Spin a Spidery New Yarn” Science,
“Nexia and US Army spin the world’s first man-made spider silk performance fibers” http://www.eurekalert.org/pub_releases/2002-01/nbi-nau011102.php